la Ville d’Etel s’associe au Fonds de dotation MG pour proposer un lieu de résidences de recherche et de création au sein du Château de la Garenne, impulsant une seconde vie à ce bâtiment emblématique de la ria d’Etel.
UN PROGRAMME DE RÉSIDENCES ART ET ARCHITECTURE
Le Château de la Garenne accueille, depuis le printemps 2023, un cycle de résidences ouvert à des créatrices et des créateurs dont la pratique mêle l’art et l’architecture et qui interrogent les notions d’espace, de territoire, d’architecture et de paysage : architectes, paysagistes, plasticien·ne·s, photographes, vidéastes, graphistes, designers, etc.
Art et architecture sont intimement mêlés et le Château de la Garenne se pense comme un lieu de recherche et de création pour révéler ces liens qui les unissent.
LES RÉSIDENCES
Benoît-Marie Moriceau s’est attaché à concevoir une intervention artistique, non encore réalisée, sur un bunker du nom de code « Wn Va 03 » échoué sur une plage d’Erdeven, sur le lieu-dit de la Roche Sèche. Massif, semi-immergé et caractérisé par la grande fissure qui le traverse, cet édifice revêt une dimension très sculpturale, abstraite et dramatique.
Lors de sa résidence, qui s’est déroulée de juillet à septembre 2021, l’artiste s’est appuyé sur l’imagerie virtuelle pour élaborer une série d’esquisses. Un relevé topographique associé à la photographie aérienne ont en effet permis d’appréhender le volume existant et de produire une représentation 3D.
Différents scénarios ont ensuite été imaginés, nourris par des lectures et des recherches, avec l’intention de mettre en lumière le bâti dans son état altéré, dans le respect du paysage et de son écosystème. « Le Mur de l’Atlantique demeure un sujet historique sensible, une trace douloureuse de la guerre. Mon approche artistique a consisté à alléger cette forme, la faisant doucement glisser du traumatique au poétique. »
Accueilli en résidence du 29 mai au 23 juillet 2023, Edgar Flauw, artiste et designer, a mené un travail de recherche inspiré du territoire de la ria d’Étel et de son histoire maritime. La découverte de la demi-coque de bateau, en tant qu’outil de conception de charpenterie navale, a été décisive dans le choix de ses pistes de recherche et l’a incité à renouer avec des techniques de construction traditionnelles. Son idée : partir de la demi-coque et du système de construction en courbe du XVIème siècle (dit charpente Philibert) pour créer des micro-architectures.
Il a ainsi travaillé de nombreuses essences de bois pour réaliser des demi-formes sculptées (inspirées des demi-coques de bateaux) et fabriqué un outil – le pantographe – pour relever, sur papier millimétré, les courbes de ces demi-formes. Ces relevés lui ont permis de dessiner, puis réaliser des micro-architectures et du mobilier. En passant du volume au plan, Edgar Flauw a travaillé à rebours des techniques actuelles de modélisation/construction qui partent d’un plan en 2D pour modéliser un objet en 3D.
Accueilli au Château de la Garenne du 5 février au 31 mars 2024, Clément Fabre a débuté sa résidence par l’arpentage du territoire de la ria, la rencontre de ses habitants, l’observation des paysages bâtis et naturels et la collecte de matériaux : bambous du parc de la Garenne, spiruline de Locoal-Mendon, terres d’excavation d’Erdeven, Sainte-Hélène et Locoal-Mendon, huitres de la ria, vase de l’estran de la rivière du Sac’h… Se sont ensuite dessinés des axes de recherche qui l’ont conduit à produire des pièces de natures diverses : briques de terre crue et enduits à base de terres locales d’excavation, de vase et de coquillages concassés, gravures sur bois avec fabrication de teinture à base de spiruline, huiles sur papier et huiles sur bois avec fabrication d’un gesso à base d’huître, maquettes.
Clément Fabre nous livre ici ses réflexions : un regard critique sur le territoire de la ria, sur fond de montée des eaux et de recul du trait de côte. Il se soumet à une analyse de l’aménagement du territoire et de son littoral, prône la nécessité d’opérer des choix en termes de méthodes constructives et d’entretien du bâti et souligne l’importance de la préservation des ressources locales et des paysages. Il raconte l’atmosphère pluvieuse et teintée de vert dans laquelle il a baigné pendant son séjour hivernal à la Garenne, la difficulté à travailler en extérieur, le repli opéré dans l’espace couvert de l’atelier et son travail autour de la notion de « territoire-matière », de reflets et de paysages troubles. « Ce n’est pas tant la description d’une destruction à venir qui a guidé mon travail, que la recherche d’une valeur picturale. Celle d’un reflet trouble et incertain sur le miroir tendu de l’eau. »
La résidence Art & Architecture 2025 s'est déroulée du 3 mars au 18 mai 2025 avec l’accueil de Jérôme Maillet, artiste plasticien formé à l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes.
Le projet « Collecte » de Jérôme Maillet s’écrit, tout au long de son séjour en résidence, en collaboration avec les 13 élèves de la « classe en architecture » de l’école primaire Jules Ferry de Pontivy. Impliqués dans la préparation de l’appel à candidatures à l’automne 2024, puis membres du jury en décembre 2024, ils se sont investis aux côtés de l’artiste dans le développement du projet « Collecte », de mars à juin 2025.
Découvrez le travail de Jérôme
Nous accueillons, du 27 octobre au 16 décembre 2025, l’artiste designer textile Florence Wuillai pour une résidence d’automne.
Ce projet bénéficie du soutien de la Région Bretagne pour l’accompagnement des jeunes artistes plasticien·ne·s en Bretagne.
© Mairie d'Etel
© Benoit Beauchaine
© Edgar Flauw
© Edgard Flauw
© Benoit Beauchaine
© Benoit Beauchaine
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© Clément Fabre
© Clément Fabre
© Jérôme Maillet
© Jérôme Maillet
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© Benoit Beauchaine
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